mardi 20 novembre 2018

13:25

#SansNous pour la marche du 24 novembre

#SansNous pour la marche du 24 novembre
#PPDC Plus Petit Dénominateur Commun
#NousLesFemmes Nous valons mieux que ça !


Nous n’irons pas marcher le samedi 24 novembre. Nous avons collectivement pris cette décision au vu des différentes positions exprimées lors des initiatives de préparation. Cette décision est lourde de sens, mais nous l’avons prise en pleine conscience de nos responsabilités de mouvement féministe rassemblant 190 associations locales en France et sur la base de deux valeurs qui nous animent et constituent l’ADN de notre engagement.

Nous sommes abolitionnistes. Nous nous inscrivons dans le combat avant-gardiste du Mouvement pour l’abolition de la prostitution et de la pornographie (MAPP). Femmes solidaires a participé depuis plusieurs décennies à toutes les luttes contre le système prostitutionnel qui fait de la marchandisation des corps une machine de guerre contre l’intégrité des femmes et encourage toutes les autres violences faites aux femmes. Organisées au sein de Abolition 2012, nous sommes fières d’avoir, à notre niveau, accompagné l’adoption d’une loi abolitionniste en France : la loi du 13 avril 2016, visant au renforcement de la lutte contre le système prostitutionnel et à l’accompagnement des personnes prostituées. Certaines associations ouvertement réglementaristes ont déposé il y a quelques jours une question prioritaire de constitutionnalité pour revenir sur la pénalisation des clients prostitueurs. Nous devons d’autant plus être claires sur la prostitution : elle est, à toute époque, en tout contexte, une violence patriarcale qui ne concerne pas seulement les victimes directes de la prostitution et de la traite mais également toutes les femmes en affirmant que l’on peut acheter leur corps, contrôler leur sexualité.

Nous sommes universalistes. Aujourd’hui, deux courants se font face dans notre monde et aussi dans notre pays. Il y a d’un côté le relativisme culturel, véritable fléau à l’échelle de la politique française et sur l’échiquier international, qui tente de diviser les
femmes, de les renvoyer à leur culture, leur pays, leur quartier, leur communauté, voire leur religion. De l’autre, le courant universaliste qui défend l’idée que les femmes doivent bénéficier des mêmes droits quels que soient leur culture, leurs convictions philosophiques, religieuses, leurs croyances, le lieu où elles sont nées. Nous sommes de ce courant. Nous nous opposons à la « racialisation » des luttes qui, au nom des spécificités culturelles, de l'identité ou de la religion, relativise la question des droits fondamentaux des femmes, en tête desquels le droit des femmes à disposer de leur corps. Pour nous, la laïcité demeure le seul cadre législatif garantissant les droits égaux à toutes les femmes, les religions n’ayant jamais donné de droits nouveaux aux femmes, ni même garanti ceux déjà acquis. Nous voulons un alignement des droits des femmes par le haut dans un cadre universaliste.

Enfin, Femmes solidaires considère que les violences faites aux femmes sont un continuum. Elles ne sont pas une suite de faits divers. Demander légitimement la fin de l‘impunité des violeurs n’a aucun sens si nous acceptons par ailleurs le viol organisé et réglementé qui porte un nom : la prostitution, si nous acceptons les dogmes religieux comme des normes à respecter. Il faut arrêter avec les traitements symptomatiques des violences faites aux femmes et cela ne passe pas par le plus petit dénominateur commun mais par des bouleversements systémiques. La stratégie du plus petit dénominateur commun peut révéler l’ampleur du phénomène des violences à court terme, mais sera contre-productive à long terme si nous ne remettons pas en cause les systèmes d’oppression des femmes dont le patriarcat et les dogmes religieux.
Nous restons solidaires de toutes les femmes donc pensons que nous valons mieux que le plus petit dénominateur commun.

Paris, lundi 19 novembre 2018


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dimanche 18 novembre 2018

13:18

Monopoly pour TRON et RAMADAN


Monopoly pour TRON et RAMADAN...


Recevez une carte chance : vous êtes libéré de prison, vous êtes acquitté A 10 jours de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, ce 15 novembre 2018 est une date sombre pour la justice, une journée de colère pour les victimes de violences sexuelles en France. Georges Tron, maire de Draveil, a été acquitté aux assises, de faits de viols et d’agressions sexuelles avec sa complice. Tariq Ramadan, accusé de viols et d’agressions sexuelles, bénéficie d’une remise en liberté conditionnelle contre 300 000€ rapidement rassemblés.

Femmes solidaires est un mouvement féministe d’éducation populaire et laïque fort d’un réseau 190 associations locales et 10 000 membres. Nous accueillons et accompagnons, dans 50 permanences, des femmes victimes de violence. Ces deux affaires rappellent que les hommes violents en général et les hommes violents et puissants en particulier bénéficient d’une révoltante impunité.

Nous ne sommes pas surprises de ces décisions, mais profondément écoeurées. C’est comme une nausée tenace, un sentiment poisseux qui montent en nous quand on pense que ces hommes sont libres, libres de continuer, de recommencer. Georges Tron est acquitté, Dominique Strauss-Kahn donne des conférences, Tariq Ramadan comparaîtra libre et le plus souvent monsieur. La justice garde les yeux rivés quasi-exclusivement sur la preuve matérielle qu’il peut être difficile d’apporter plusieurs années après les faits, encourageant ainsi l’impunité.

Ces violeurs et agresseurs sont libres parce que la justice continue de leur donner ces « cartes chances » magiques qui remettent toujours leurs compteurs à zéro, leur permettent de repasser par la case départ, comme dans un célèbre jeu de société. Mais nous appelons les victimes à ne pas se décourager nous sommes à leurs côtés pour continuer la bataille contre le continuum des violences et pour plus de justice.

Paris, vendredi 16 novembre 2018


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jeudi 15 novembre 2018

17:31

25 novembre : Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes


- mardi 20 novembre : inauguration de l'exposition  "C'est mon genre !"
exposition élaborée par Clara Magazine et Femmes solidaires avec les Éditions Talents Hauts. Histoires de sexisme ordinaire pour les petites filles et petits garçons



samedi 24 novembre à 16h : le comité de Vaulx en Velin  sera au centre social Joséphine Peyri Rue Joseph Blein, 69120 Vaulx-en-Velin.
rencontre débat  autour du film de Laura Monnier "Comme une poupées" et l'exposition de Clara magazine "Violences, elles disent NON"




- mercredi 28 novembre à 18h30 :  Femmes solidaires du Rhône recevra à Lyon les amies éthiopiennes éthiopiennes,en pays Afar qui luttent Luttes contre les mutilations génitales féminines, les mariages préférentiels et pour l’autonomie des femmes à la Maison des associations - 36 avenue Lacassagne Lyon 3ème suivi d'un buffet