mercredi 29 juin 2011

La Honte doit changer de camp !

Pour de véritables campagnes nationales contre le viol

et toutes les violences exercées contre les femmes

Alors que deux nouvelles affaires de viol ont été révélées dans la presse lyonnaise ce dernier mois : le viol d’une jeune fille de 14 ans par 4 adolescents à peine plus âgés, et sous le regard d’une dizaine d’autres dont certains ont filmé la scène ; le viol d’une jeune femme de 19 ans lors de la soirée organisée par les facs de médecine sur le campus de la Doua, les associations féministes de terrain réaffirment que ces actes sont insupportables et condamnables. Ils sont révélateurs des rapports de dominations entre hommes et femmes et des violences sexistes qui en découlent.

La parole des victimes de viols ne peut ni ne doit être remise en cause ou minimisée : « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui, y compris au sein du couple, par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. Le viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle » (article 222.23 du code pénal).

Chaque année, en France, plus de 75 000 femmes (205 par jour) sont violées et seules 10% des victimes portent plainte. Il reste très difficile d’oser en parler parce que la parole des victimes n’est pas entendue. S’il en était besoin, les propos intolérables tenus dans les médias ces derniers jours, propos tendant à minimiser la gravité du viol, tendant à en faire une situation aux frontières floues, plus ou moins acceptable, une sorte de dérapage, le confirment. Nous devons le rappeler : le viol et le harcèlement sexuel envers les femmes sont omniprésents dans toutes les couches sociales.

La justice doit faire son travail dans ces affaires. Il est aussi nécessaire que les élus, pouvoirs publics, services sociaux, enseignants, parents et associations de notre département se mobilisent pour lutter contre ces faits inadmissibles et les prévenir. Il ne sera possible de changer les mentalités et les comportements qu’en proposant, dès le plus jeune âge et tout au long de la scolarité, une éducation non sexiste et non violente, porteuse des valeurs d’égalité, de respect, de mixité, de tolérance. La loi du 9 juillet 2010 contre les violences faites aux femmes, en introduisant la prévention des violences dans le code de l’éducation, nous en donne la possibilité.

Pour permettre à tous les enfants et à tous les jeunes de bénéficier de séances d’éducation à la sexualité et de prévention des violences sexistes, il est indispensable de donner des moyens suffisants aux associations et institutions qui ont en charge ces missions.

Les effets d’annonce du gouvernement sont inversement proportionnels aux moyens alloués aux associations qui mènent une véritable politique de lutte contre le sexisme. Il est plus qu’urgent et impératif de développer de véritables campagnes nationales contre le viol et contre toutes les violences exercées sur les femmes.

Vous pouvez lire le manifeste de la campagne « La honte doit changer de camp » et signer la pétition sur le site : http://www.contreleviol.fr/

Signataires : Cabiria, Femmes Contre les Intégrismes, Femmes Solidaires du Rhône, Filactions, FRISSE, Osez le Féminisme, Planning Familial

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