Message de Femmes solidaires pour le 70e anniversaire de la libération des camps
Il y a 70 ans, l’Europe découvrait l’horreur du système
concentrationnaire et de la solution finale. Encore aujourd’hui, la
blessure est immense, le deuil inachevé.
Le 19 avril dernier, une délégation de Femmes solidaires participait à
la cérémonie officielle de la libération du camp de femmes de
Ravensbrück dans l’enceinte même du camp, ouvert en 1939 par les nazis.
Dans les blocks de ce camp de concentration, des femmes résistantes
de toute l’Europe connurent le travail forcé, les humiliations, les
violences sexuelles, la famine et pour un grand nombre d’entre elles la
mort. De nombreux enfants déportés avec leur maman ou nés au camp furent
également tués à la naissance ou maltraités par les nazis dans la
tristement célèbre Kinderzimmer, chambre des enfants. Nous nous
souvenons également des souffrances particulières des femmes juives et
tziganes sur lesquelles des expérimentations furent faites les laissant
mutilées à vie pour celles qui survécurent jusqu’à la libération.
Que ce soit à Ravensbrück, mais aussi à Auschwitz, à Birkenau, à
Bergen-Belsen ou dans tous les camps de concentration et d’extermination
du IIIe Reich, nous rappelons le sort
des femmes et des enfants morts dans les chambres à gaz ou tués au
travail pour le compte de grandes entreprises allemandes comme Siemens
et Krups.
L’histoire de ces femmes, déportées, survivantes ou disparues, mais
toutes résistantes, est intimement liée à la création de l’UFF, née des
comités féminins de la Résistance, qui deviendra Femmes solidaires. La
résistance et le courage de ces femmes doivent être honorés à l’occasion
de ce 70e anniversaire de la libération des camps.
Aujourd’hui encore, comme dans toutes les guerres, les femmes et les
enfants sont en première ligne des conflits et des génocides, le viol
est systématiquement utilisé comme arme de guerre. Nous souhaitons par
ce message lutter contre l’invisibilité des femmes dans l’histoire,
rappeler leur participation à la Résistance.
« Je ne peux penser à la libération, sans penser à toutes celles que
j’ai laissé en chemin », déclarait Marie-Claude Vaillant-Couturier en
1995. Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient. N’oublions
jamais ces femmes, notre regard tourné vers l’avenir, avenir qu’elles
nous ont offert par leur engagement.
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