Femmes solidaires sur tous les fronts
Entrent dans la notion de crime contre l’Humanité : « l’assassinat,
l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation et tout acte
inhumain commis contre toutes les populations civiles, avant ou pendant
la guerre. » Tribunal de Nuremberg, automne 1946.
« Le tribunal précise que les représentants d’un État ne pourront
être protégés s’ils sont reconnus comme criminels par le droit
international. » Article 7 du traité de mise en place du Tribunal de
Nuremberg. 1946.
C’est avec beaucoup d’inquiétudes mais aussi beaucoup de courage et
de détermination que le mouvement Femmes solidaires aborde cette Journée
internationale des droits des femmes. Notre constat est effroyable.
En cette année 2016 où nous célébrons le 70e anniversaire du Procès de Nuremberg ayant établi la notion de crime contre l’Humanité, nous souhaitons attirer l’attention sur le fait qu’une minorité sociale est dans ce monde la proie de crimes contre l’Humanité constants en raison de son genre. Cette minorité sociale représente la moitié de cette même Humanité, ce sont les femmes et, avec elles, leurs enfants.
Vendues, marchandées sur des marchés par des Daesh et des sectes
intégristes barbares, femmes migrantes victimes sur les routes de la
migration de passeurs sans scrupules qui les violent et les pillent,
victimes encore de prostitution dans les camps de la honte sur notre sol
aux portes de l’Angleterre, asservies dans toutes les cultures,
promises et livrées aux mariages préférentiels, trafiquées par la mafia
pour être prostituées sur les trottoirs du monde mais aussi d’Europe,
victimes de mutilations sexuelles, butins de guerre des armées de tous
les pays, enfin victimes de violences conjugales car la famille
constitue toujours la première prison, celle où s’exerce en premier lieu
les lois sanglantes du patriarcat... Quand pourrons-nous espérer que
l’Humanité se révèle aux quatre coins du monde pour changer le sort des
femmes ? L’indignation vaut pour toutes les minorités persécutées, pour
tous les groupes discriminés et pourtant quand il s’agit des femmes
victimes de féminicide les voix se font rares. Notre monde ne protège ni
les femmes ni leurs enfants, il les livre aux plus offrants.
Enfin, dans ce monde, là où à force de batailles acharnées elles ont
acquis des droits, le patriarcat les remet en cause sans cesse et, en
premier lieu, ce droit fondamental à disposer de son corps. Remise en
cause de l’IVG, promotion de la gestation pour autrui, réglementation de
cette violence extrême qu’est la prostitution. Dans toutes les
cultures, les femmes ne sont jamais tranquilles.
Contre les intégrismes religieux, contre les trafiquants, les mafieux, contre les Etats qui transigent avec les pouvoirs les plus rétrogrades envers les femmes et ce pour vendre des Rafales ou des armes, nous restons mobilisées sur tous les fronts, féministes et laïques.
Cette année encore, Femmes solidaires sera présente aux Nations Unies pour la 60e Commission sur le statut des femmes, toujours du côté des femmes ici et là-bas pour faire avancer leurs droits.
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