mercredi 28 septembre 2016

Création du délit d'entrave numérique : un outil de son époque

Mardi 27 septembre, Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes, annonce qu'elle va déposer un amendement dans le cadre de la loi Égalité et citoyenneté qui sera examinée par le Sénat le 4 octobre prochain. Cette disposition législative prévoit d’étendre la notion de délit d'entrave aux sites des militant.e.s anti-ivg qui, sous couvert d’informer, tentent de persuader des femmes de ne pas avorter au cours de leur délai légal de réflexion.

Femmes solidaires, mouvement féministe d'éducation populaire, tient à affirmer son soutien à la ministre dans cette entreprise qui nous rappelle que si le monde change, si les innovations technologiques se succèdent, les pro-vie eux restent absolument mobilisés sur tous les fronts. Ils ne baissent pas la garde et se sont positionnés sur internet et les réseaux sociaux, dès leur création, avec beaucoup d'efficacité, n'hésitant pas à dissimuler leurs positions politiques derrière des sites d'information. En réalité, ne nous trompons pas, il ne s'agit jamais de sites se déclarant médias d'opinion. Les militant.e.s anti-ivg ont quitté les hôpitaux pour entrer directement dans nos salles à manger. Ils ne se mettent plus physiquement devant les femmes mais tentent de les manipuler par le net. Ainsi vont les nouvelles stratégies d'entrave à l’IVG. Soyons donc à la hauteur de la bataille idéologique qui se mène sur la toile.
 
Cet amendement possède deux vertus. Tout d'abord de révéler au grand public la supercherie dont peuvent être victimes des femmes en pleine réflexion face à une décision lourde de conséquences pour elles, leur vie, la maîtrise de leur corps.
D'autre part, cet amendement répond à un problème concret, émanant d'une analyse du terrain : aujourd'hui, internet est pour les femmes, et surtout les plus jeunes femmes, la première porte d'entrée d'information en matière de santé publique, sur un smartphone, une tablette.

Femmes solidaires espère que cet amendement sera adopté par une large majorité dépassant les clivages politiques car il constituera un outil supplémentaire pour les femmes dans leur droit à disposer de leur corps.

Paris, le 27 septembre 2016

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