jeudi 24 novembre 2022

11:43

Parole libérée + augmentation des féminicides = Impunité


C’est un glaçant constat que nous faisons ce 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le mois de novembre marque une accélération du nombre de féminicides, onze femmes sont mortes depuis le 1er novembre.

Après l’émergence du mouvement #MeToo, il y a cinq ans, et d’une libération de la parole des victimes, des centaines de collages sur les murs de France, des marches contre les violences sexistes et sexuelles depuis plusieurs décennies, des dizaines de bancs rouges inaugurés, le mot « féminicide » désormais employé quasi systématiquement lorsque l’on parle de meurtres de femmes, une grande cause nationale, un Grenelle de lutte contre les violences faites au femmes… Le nombre de féminicides ne recule pas et il s’est même accéléré en 2022 alors que l’année n’est pas finie. D’année en année, ce terrible décompte ne s’infléchit pas.

Depuis les années 2000, l’arsenal législatif s’est étoffé même s’il reste perfectible, la vigilance sociale pour ne pas banaliser les violences a augmenté, mais beaucoup reste à faire tant la tâche est immense. Au-delà des moyens financiers et humains, il faut aujourd’hui, 25 novembre 2022, une volonté politique. Celle d’appliquer la loi de façon égale et intransigeante sur tous les territoires, celle de décliner des dispositifs qui fonctionnent, notamment dans tous les commissariats et les gendarmeries de France, celle de traiter les violences faites aux enfants et aux femmes sans délai. En 2021 déjà, le nombre de féminicides avait augmenté de 20% par rapport à l'année précédente : 122 femmes avaient été tuées. Parmi ces victimes, près d'une femme sur trois, soit 32%, avait déjà subi des violences, et 64%, parmi elles, avaient signalé ces violences aux forces de l'ordre ; parmi ces dernières, 84% avaient déposé une plainte. Notre pays est encore un pays d’impunité.

Parce que ces violences s’inscrivent dans un continuum qui prend sa source dans les stéréotypes sexistes de tous les jours, il est essentiel de travailler sur la sensibilisation et le changement des mentalités et ce dès le plus jeune âge. Chaque jour, Femmes solidaires et l’ensemble des associations féministes de ce pays, dans leur diversité et au-delà de leurs divergences, le font dans les médias, dans la rue, dans le monde éducatif. Mais ce n’est pas suffisant !

Maintenant nous voulons que l’impunité recule, que les femmes et les enfants soient réellement protégé.e.s, que les auteurs soient punis et que la tolérance sociale des violences recule dans la rue, dans tous les domaines de la vie économique, culturelle, sociale et politique, dans les théâtres, dans les films, dans les médias, dans les hémicycles, dans les grandes institutions, des collectivités aux plus hautes instances de la République.

Ne trouvons plus d’excuses pour changer ce monde. Plus de discours, des actes ! La peur, la honte doivent changer de camp.

dimanche 11 septembre 2022

11:54

Matrimoine - vendredi 16 septembre - 19h

 
A l'occasion des Journées du Matrimoine, nous vous invitons vendredi 16 septembre à 19h pour :

- Une conférence gesticulée de et par Marion Sanejouand : "Femme s'accorde au masculin"
A travers ce spectacle drôle, percutant et éducatif, Marion se demande comment trouver sa place dans un monde fait par des hommes pour des hommes

- Découvrir ou redécouvrir l'exposition "Matrimoine" de Clara-magazine
30 portraits de femmes qui ont écrit l'histoire

Salle Vendôme, 233 rue Vendôme, dans le 3ème arrondissement de Lyon 

mardi 6 septembre 2022

15:00

Forums des associations - 10 septembre


Nous serons présentes aux Forums des Associations de Lyon 3ème (place Guichard) et de Vaulx-en-Velin (Parc Elsa Triolet, avenue du 8 mai 1945) ce samedi.

Venez nous rencontrer !

vendredi 22 janvier 2021

14:38

IVG : Le Sénat s’oppose au droit des femmes

La proposition de loi relative à l’IVG entend renforcer le droit fondamental à l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG). La mesure phare de ce texte est d’allonger de deux semaines le délai légal pour avoir recours à l'IVG, qui serait ainsi porté de 12 à 14 semaines de grossesse. Si les députés ont adopté cette proposition de loi en première lecture le 8 octobre 2020, les sénateurs, quant à eux, ont rejeté le texte ce mercredi 20 janvier 2021.

Femmes Solidaires, mouvement féministe, laïc, et d’éducation populaire, réaffirme son soutien à cette proposition de loi qui vise à renforcer ce droit fondamental à l’IVG durement acquis et tient à souligner l’urgence de l’adoption de cette proposition, une garantie a minima du droit des femmes à disposer de leur corps.

L’IVG est une question politique, elle n’est pas morale. Les sénateurs sont-ils pro-grossesses forcées ? Le corps des femmes reste un champ de bataille politique, au détriment de leurs droits humains fondamentaux. Elle est également une question de santé : sans accès légal, sûr et gratuit à l’IVG, les avortements clandestins augmentent et mettent en danger la santé et la vie des femmes qui y ont recours.

L’accès à l’IVG n’est pas acquis sur tout le territoire français. Chaque année, 3000 à 5000 femmes avortent à l’étranger, une situation qui impacte de manière disproportionnée les femmes vivant en situation de précarité. Toutes ne peuvent pas se permettre, financièrement, de quitter leur pays pour exercer un droit fondamental.

S’ajoute la fermeture des frontières pendant la crise sanitaire qui freine l’accès au droit à l’avortement, et, l’impossibilité pour les femmes de voyager, ce qui laisse craindre une augmentation des grossesses non désirées. Si durant la crise sanitaire, au vu de l’urgence de la situation, l’IVG médicamenteuse a été allongée de 7 à 9 semaines, aucune mesure n’a été prise concernant l’IVG chirurgicale. 

La proposition de loi prévoit par ailleurs l’ouverture du droit pour les sages-femmes de pratiquer des IVG chirurgicales jusqu’à 10 semaines ce qui permettrait d’accroître le nombre de praticiens habilités à les pratiquer. Cette mesure aurait un impact direct sur l’accès à l’IVG.

La France, co-organisatrice cet été du forum Génération Égalité qui ambitionne de rassembler les États les plus progressistes autour d’objectifs communs, détient un devoir d’exemplarité en la matière sur la scène européenne et internationale. Le gouvernement revendique d’impulser une diplomatie féministe visant à promouvoir les droits des femmes, et l’égalités des droits entre les femmes et les hommes dans la politique étrangère. Quel message envoie le Sénat sur la réalité de ces ambitions sur le territoire français ?

Agissons et soutenons cette proposition de loi !

mercredi 13 janvier 2021

mardi 24 novembre 2020

17:06

25 novembre : l’urgence, nos droits universels - Toutes égales sur notre territoire


 
Le 25 novembre est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Cette année encore, Femmes solidaires a été active sur le terrain pour mener cette lutte, informer, orienter et accompagner les femmes victimes de violences et mener un plaidoyer local, national et international. Notre constat est clair : bien entendu, la crise sanitaire mondiale du Coronavirus a durement impacté la France. Cette crise se superpose à une crise économique et sociale.

Des militantes répondent à l’appel
Lors de la première période de confinement, les signalements de violences faites aux femmes ont augmenté de 30%. Femmes solidaires, comme toujours, a répondu présente. 50 comités et antennes ont maintenu des permanences militantes d’écoute, d’orientation et d’accompagnement des femmes. Ces permanences téléphoniques, en suivi par courriel, sms ou sur les réseaux sociaux sont réparties dans 12 régions et 32 départements de France. Femmes solidaires est une association militante, composée à 99% de bénévoles. La lutte contre les violences faites aux femmes repose, particulièrement dans les territoires enclavés ou isolés, sur l’engagement de militantes féministes. Près de la moitié d’entre elles ont utilisé un téléphone portable personnel pour répondre aux demandes. La réalité de la lutte contre les violences faites aux femmes est là. Nous avons été également très sollicitées dans les semaines qui ont suivi le déconfinement. Nous resterons mobilisées lors du second confinement.

La pauvreté une crise permanente
En deux mois de confinement, de mars à mai, près d’1 300 000 personnes ont sollicité le Secours populaire pour une aide alimentaire. La pauvreté a augmenté fortement, passant de 9,3 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en France à près de 12 millions en 2020. La précarité de l’emploi entraîne et accentue une précarité du logement (difficulté à trouver un logement, à payer son loyer…), une précarité alimentaire (1 français sur 4 restreint les quantités dans son assiette selon un sondage Ifop pour le Secours Populaire), une précarité sanitaire (les masques et les produits nettoyants pèsent lourd sur le budget des plus précaires) et une précarité électronique (1 français sur 4 ne possède ni ordinateur personnel, ni tablette utiles dans le contexte du télétravail ou de l’école à distance).
La précarité est une violence en elle-même et elle accentue d’autres violences faites aux femmes, dont la violence prostitutionnelle.

Pas toutes égales sur tout le territoire
Nous faisons, cette année encore, le constat de l’inégalité territoriale. Nos droits ne sont pas appliqués de la même façon en fonction de l’endroit où nous vivons, et nous n’avons pas partout les moyens d’y accéder. Le désinvestissement dans le service public et son démantèlement ont éloigné l’accès aux droits dans de nombreux territoires.
Le féminisme vise à la transformation profonde de la société et nous affirmons l’urgence de cette transformation. L’universalité de nos droits, c'est-à-dire la garantie de l’application et de l’accès à ces droits indépendamment de l’endroit ou nous naissons ou vivons, des traits physiques que nous avons, du milieu social dont nous venons ou de nos opinions et une exigence minimale pour faire de l’égalité entre les citoyen.ne.s un fait plutôt qu’un objectif.

Pour faire reculer les violences faites aux femmes et construire une société libérée des rapports de domination, nous ne pouvons pas faire l’économie de cette universalité. Nous réaffirmons l’urgence de rendre nos droits universels sur l’ensemble du territoire. Toutes égales.