vendredi 21 octobre 2016

15:04

Soutien à Ayele !

Femmes solidaires se joint à l’appel lancé par la CGT pour un rassemblement de soutien à Ayele, dont les conditions de travail déplorables ont causé un arrêt prématuré de la grossesse et qui a été licenciée peu après par sa direction.

Venez nombreux-ses le 27 octobre à 14h30 au 171 boulevard Paul Vaillant-Couturier à La Courneuve ! Le droit du travail doit s’appliquer partout et pour toutes !

Femmes solidaires encourage également à signer la pétition de la CGT dont voici le texte complet :

"LICENCIEE POUR AVOIR PERDU SON BEBE
Ayele a 33 ans. Elle est caissière. Le 8 juin 2016, à 4 mois et demi de grossesse, elle rompt la poche des eaux au travail, en portant une pastèque sur le tapis de caisse. Les pompiers l’amènent immédiatement à l’hôpital. Pendant 5 jours, elle garde l’espoir de sauver son bébé mais un début d’infection oblige le corps médical à interrompre cette grossesse très désirée.
Son employeur, Marché O’Frais, est un supermarché de La Courneuve, spécialisé dans les dates limite de consommation. Les conditions de travail des caissières y sont particulièrement difficiles : vidéo-surveillance permanente, infantilisation par les responsables de caisse, isolement et pression au rendement.
Ayele a continué à travailler, malgré l’épuisement dû à ses conditions de travail, parce qu’elle avait besoin de son CDI pour que son enfant naisse dans un vrai logement. Elle a travaillé debout et toujours plus vite, pour répondre aux injonctions de sa responsable de caisse et de sa directrice Et comme elle était épuisée, comme elle le savait, elle a prévenu son employeur, en lui remettant un certificat de grossesse. La direction de Marché O’Frais a-t-elle alors aménagé le poste de travail d’Ayele, pour remplir son obligation de sécurité ? Absolument pas. Ayele a continué à travailler vite, toujours plus vite, sous la surveillance déstabilisante des caméras vidéo au-dessus des caisses et des vigiles de la société sous-traitante, jusqu’à l’accident de travail, fatal pour son bébé.
Et à peine un mois après son retour au travail, la direction la licencie sous prétexte d’erreurs de caisse. Au cours de l’entretien préalable, la directrice générale du magasin a dit explicitement qu’elle ne supportait pas que sa responsabilité dans la survenue de l’accident, soit questionnée au travers des questions des délégués du
personnel. Elle a ajouté que c’était « SON entreprise ».
Le droit de propriété autorise-t-il de telles atteintes à la vie des femmes salariées ? La maternité est un droit, pas une faute professionnelle et l’employeur a des obligations vis-à-vis de tout-e salarié-e. L’une d’elles est l’obligation de protection de la santé et de la sécurité des salarié-e-s définie par l’article L4121-1du Code du Travail.
Nous, signataires de la pétition, exigeons
- La réintégration immédiate d’Ayele à son poste de travail.
- Que la responsabilité de la direction par rapport à l’accident du travail d’Ayele fasse l’objet d’une enquête.
- Au cas où des responsabilités seraient établies, nous demandons au procureur de la République d’engager des poursuites envers les responsables de l’accident.
- L’inclusion dans le Code du Travail d’un article stipulant qu’une femme enceinte ne doit pas porter plus de 5 kilos de charge, dès lors que l’employeur est averti de son état de grossesse."