lundi 28 mai 2007

19:20

Contre les lapidations de femmes

Le 7 avril 2007, Doa Khalil Aswad, une jeune fille âgée de 17 ans a été lapidée à Bashiqa près de Mossoul (Irak). Cet assassinat a été commis par les hommes de son clan appartenant à la communauté religieuse yézidi.

Cette jeune fille a été condamnée par sa famille parce qu'elle aimait un jeune arabe issu de la communauté musulmane. La lapidation a été commise en pleine journée sans que la police kurde se soit sentie obligée d’intervenir.

Plusieurs organisations, mais aussi des féministes et des personnalités irakiennes et kurdes, viennent de lancer une campagne internationale pour dénoncer ce meurtre horrible en exigeant que les assassins soient jugés et punis et que le gouvernement régional kurde prenne les mesures nécessaires en protégeant réellement les femmes contre toutes ces violences.

Pour plus d'informations et vous joindre à la pétition, c'est ici.

samedi 19 mai 2007

16:17

Soutien à Nawal El Saadawi


L’écrivaine égyptienne, connue dans le monde arabe et internationalement, fait face à une campagne politique et religieuse, menée par Al-Azhar en Egypte, pour la poursuivre en justice pour apostasie et non respect des religions, à cause d'une pièce de théâtre publiée au Caire, en arabe, en janvier 2007 sous le titre « Dieu démissionne à la réunion au sommet ».

Vous pouvez la soutenir en participant à la pétition que vous trouverez ici et relayer l'information autour de vous.

vendredi 4 mai 2007

12:50

J'écris, j'agis, je fais reculer la féminisation de la pauvreté


Comme nous l'expliquions ici, la lutte contre la féminisation de la pauvreté est un des sujets importants sur lesquels Femmes Solidaires est engagée au niveau national.

Un livre, dont voici la couverture, est issu de cette action.
Il est disponible au prix de 5 euros auprès des associations locales.

Voici la préface du livre par notre Présidente Nationale, Sabine Salmon :

La campagne "J'écris, j'agis, je fais reculer la féminisation de la pauvreté" s'est construite à partir d'échanges dans nos 185 associations Femmes solidaires, à travers toute la France. Lors de différentes rencontres, les Femmes solidaires s'indignaient de la dégradation des conditions de vie de certaines d'entre elles. De plus en plus, les femmes témoignaient dans nos permanences juridiques et sociales de leurs difficultés "à joindre les deux bouts". Les femmes vivent aujourd'hui des situations de pauvreté, même si pour certaines, elles ne vivent pas sous le seuil de pauvreté. Ne pas pouvoir partir en vacances avec ses enfants, ne pas accéder à la culture ou encore prendre un prêt pour payer ses factures en attente, sont autant de situations dans lesquelles les femmes se sentent pauvres.

Fin janvier 2006, le lancement de cette action pour dénoncer la féminisation de la pauvreté est apparu urgent. Nous l'avons lancée le 8 mars, Journée Internationale des Femmes.

Cette campagne s'inscrit parfaitement dans les thèmes de notre dernier congrès "Laïcité, Mixité, Egalité pour les droits des femmes". Faire reculer la pauvreté, c'est évidemment faire avancer la mixité, l'égalité mais c'est aussi mener un combat émancipateur contre toutes les formes d'intégrisme. La pauvreté est le terreau du développement de ces intégrismes.

Aujourd'hui beaucoup de nos concitoyens et concitoyennes font ce constat de l'augmentation de la pauvreté en France.
Alors, que peuvent apporter les Femmes solidaires ?
Les Femmes solidaires n'ont pas de baguette magique, cependant, elles ont une responsabilité en tant que mouvement féministe d'Education Populaire, s'adressant à toutes les femmes dans leurs diversités.

Mais le constat n'est pas suffisant. Il faut construire ensemble des revendications pour interpeler les élu-e-s, les syndicats, les responsables politiques à tous les niveaux. Il est important que toutes ces paroles ne se perdent pas dans le désert de la fatalité. Le féminisme est un mouvement de transformation. Il n'attend pas de grand soir. Il se construit en même temps qu'il transforme la société.

Nous avons déjà bousculé un ordre établi en donnant un porte-voix à toutes ces femmes. En s'adressant à celles que l'on n'entend pas, cette initiative pose une question fondamentale "quelle place vous, élu-es, syndicats..., voulez-vous donner aux femmes de notre société ?" Qui aura l'audace de faire une grève nationale contre les écarts de salaires entre les femmes et les hommes qui reste l'une des premières discriminations ?

Recueillir ces témoignages n'était pas simple. Très vite, nous nous sommes rendues compte que cette difficulté était proportionnelle à l'audace de l'action que nous avions entreprise depuis toutes ces semaines. Il est très difficile pour ces femmes de s'exprimer, parce qu'elles n'ont pas l'habitude qu'on les écoute. Elles ne se plaignent que très rarement de leur souffrance, fût-elle grande.
Et puis le passage à l'écrit est toujours une épreuve, surtout pour celles qui ont quitté l'école tôt ou pour les femmes migrantes qui maitrisent parfois mal le français. Les Femmes solidaires ont traduit toutes ces paroles, en accueillant les mots les plus simples, les plus douloureux pour écrire la réalité dans ce livre.

A travers ces pages, vous lirez la vie de certaines d'entre nous. Certains témoignages sont durs, d'autres remplis d'espoir, certains plus pudiques. Dans tous les cas, ces femmes ont su rester dignes. Elles sont des résistantes, elles s'emploient avec leurs mots à changer le monde en changeant les regards que porte la société sur la pauvreté.
Dire aujourd'hui "je suis concernée par la féminisation de la pauvreté" est tabou. Au même titre qu'il y a quelques années les femmes n'osaient pas dénoncer les violences conjugales.

Toutes ces femmes ont écrit leur témoignage sur une carte illustrée par l'artiste Ben, un objet artistique et humainement généreux. Avec cette carte, les Femmes solidaires ont sillonné les quartiers, les villes, les forums...

Le 2 décembre 2006, 350 femmes de tous les départements se sont retrouvées à la Préfecture de Lille. Ensemble, elles ont pris l'engagement d'éditer cet ouvrage pour porter le plus loin possible leur voix et leurs exigences.

Ce livre, je m'y engage personnellement, nous le ferons voyager au-delà des frontières des l'exclusion sociale. Nous porterons les voix de toutes ces femmes pour qu'elles obtiennent des réponses à leurs interrogations face à un avenir difficile et souvent précaire. Fortes de notre statut consultatif spécial à l'ONU, nous enverrons ce livre à New York dans les plus hautes instances.

Nous allons écrire ensemble une nouvelle page du féminisme. L'enjeu du siècle qui s'ouvre à nous est d'inclure les femmes les plus pauvres ici et ailleurs, pour construire ensemble, fortes de nos richesses, femmes du Sud et femmes du Nord, un monde plus juste et plus égalitaire.