vendredi 30 avril 2010

05:39

Manifestation du 1er mai à Lyon

mardi 20 avril 2010

18:35

La réforme des retraites ne doit pas renforcer les inégalités entre femmes et hommes

40% des femmes arrivent aujourd’hui à faire valoir une retraite à taux plein, contre 85 % des hommes.

En moyenne, une femme prend sa retraite à 61 ans et 5 mois, un homme à 59 ans et 6 mois*.

Le montant moyen mensuel brut de la retraite d’une femme est de 1020 euros ; un homme touche en moyenne 1636 euros, soit 38% de plus*.

En 2008, les femmes représentaient 57,2% des allocataires du minimum vieillesse.

A la lecture de ces chiffres, on constate combien le système actuel des retraites est inégalitaire puisqu’il est le fruit d’un monde du travail discriminatoire et défavorable aux femmes.

Puisque Eric Woerth, Ministre du Travail, parle de mener une réforme « juste », nous lui demandons, ainsi qu’aux partenaires sociaux, de reconnaître l’aspect injuste pour les femmes du régime aujourd’hui en place et d’y remédier.

Pour cela, Femmes solidaires estime nécessaire notamment de :

- revaloriser les pensions les plus basses que touchent principalement les femmes,

- continuer à assurer une retraite décente pour les salarié-e-s ayant fait tout ou une grande partie de leur carrière au SMIC, majoritairement des femmes,

- tenir compte dans le calcul des retraites de la pénibilité du travail dans toutes les professions comme, par exemple, pour les hôtesses de caisse qui portent jusqu’à 4 tonnes de marchandises par jour ou les personnes chargées des travaux de ménage qui souffrent de maladies professionnelles liées aux gestes répétitifs,

- sauvegarder les avantages familiaux,

- conserver l’âge légal actuel de départ à la retraite à 60 ans,

- garantir un système de retraite par répartition, gage de solidarité pour les salariés précaires et pauvres, dont une grande partie sont des femmes.

Femmes solidaires rappelle aussi qu’une réelle application de l’égalité professionnelle et salariale dans le monde du travail ainsi que la création d’un véritable service de la petite enfance, donnant aux femmes qui le souhaitent de s’investir pleinement dans leur métier, sont indispensables pour arriver à l’égalité des retraites des femmes et des hommes.


* Source DREE

mardi 13 avril 2010

18:21

Pour une pratique humaine de l’IVG !

Tribune de Sabine Salmon, Présidente de Femmes solidaires, et Carine Delahaye, Rédactrice en chef de Clara Magazine, parue dans l'Humanité le 2 avril 2010

Pourquoi la loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires insulte-t-elle la dignité des femmes ? Vivre dignement n’est pas « rentable ». Nous devons avoir du courage pour résister au discours des gouvernements Fillon; il y a des domaines qui ne pourront jamais s’équilibrer financièrement, au
premier rang desquels la culture, l’éducation et, bien sûr, la santé. L’amputation des budgets alloués à la santé entraînera forcément une réduction de la qualité des services rendus à la population. Osons le dire, la rentabilité n’est pas humaine, plus précisément vivre dignement n’est pas « rentable » et la dignité des femmes passe notamment par la maîtrise de leur corps. La planification est un enjeu de santé publique pour les femmes, mais aussi pour toute la société. La mise au monde d’un enfant doit être une joie et non une violence; une grossesse, un accueil et non un rejet.

La laïcité comme seule issue. La souffrance des femmes est tolérée à compter qu’elles sont victimes. Pour défendre l’IVG, certains succombent à la tentation de mettre en avant le risque de grossesse consécutif à un viol, comme si l’abomination seule justifiait l’application universelle de ce droit fondamental : donner aux femmes l’entière maîtrise de leur corps en choisissant de mettre ou non au monde un enfant. Le retour du religieux dans nos quartiers est incompatible avec ce choix que doit faire toute communauté humaine qui se respecte. Faire vivre la laïcité est la seule issue qu’il reste aux femmes et aux hommes de se libérer des carcans moralisateurs. Toutes les religions font d’elles avant tout des pécheresses, des tentatrices et d’eux des prédateurs. Qu’on en finisse avec l’acceptation des dérives actuelles au nom de la liberté de culte. Tolérer toutes formes d’aliénation du corps des femmes, voile ou remise en question de l’avortement, au nom des différences culturelles, est une porte ouverte au retour à l’ordre moral et à l’inégalité.

Ne nous méprenons pas. Aux côtés des professionnels qui se battent chaque jour pour sauvegarder une pratique humaine de l’avortement, les hommes et les femmes épris de justice et de liberté dans ce pays doivent défendre l’avortement avant qu’il ne soit trop tard. Le temps d’une mobilisation populaire est revenu.

Nous en faisons l’expérience jour après jour : le concept de rentabilité a pris une place grandissante dans l’organisation de nos vies. Alors que notre société s’est bâtie Du contrat social au Conseil national de la Résistance, le rouleau compresseur libéral détruit un à un tous les outils d’une plus juste répartition des richesses. Les femmes sont en première ligne de ce tsunami, victimes notamment des attaques portées aux services publics. Dans ce contexte de régression, le retour à l’ordre religieux et moral est un allié précieux pour les forces du grand capital qui trouvent en lui des points d’appui solides insidieusement installés dans les quartiers les plus en difficulté de notre pays. Dans ce décor de grandes tragédies se joue en ce moment le sort de l’avortement.

Soyons claires, la loi Hôpital, patients, santé, territoires est incompatible avec la dignité des femmes. Nous ne pouvons accepter ni des « plateaux de regroupements » des maternités, ni des « plateaux de regroupements » d’IVG au milieu de ces mêmes maternités. Là où des femmes attendent à la chaîne des avortements dans des salles communes où d’autres consultent pour leur grossesse en cours. Dans la plupart des cas, le délai reste un casse-tête par manque de moyens. Les maternités sont faites pour accoucher, les centres d’IVG pour avorter. Ce sont deux étapes différentes dans la vie d’une femme.

Quand un avortement est correctement pris en charge, la maternité qui suit est d’autant mieux appréhendée. Dans ces lieux dédiés à l’orthogénie, où la contraception et l’avortement sont proposés, le parcours de ces femmes ne doit plus être celui de combattantes. Quand leur parole est entendue, quand leur choix de type d’IVG est respecté, ainsi que les délais, il faut oser le dire, l’avortement, bien que n’étant pas un acte anodin, peut être vécu sans traumatisme et comme un soulagement. Notre culture judéo-chrétienne ne nous permet pas toujours d’entendre cette réalité et pourtant…