mardi 24 novembre 2009

Oui à une loi, avec des moyens et des sanctions, assurant une réelle et complète égalité des femmes et des hommes dans le travail !

Femmes solidaires a noté avec un intérêt certain les récentes déclarations du Ministre du Travail, Xavier Darcos, dans lesquelles il se déclare favorable à une nouvelle loi pour lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes dans le monde du travail ainsi qu’à la proposition « de mesures concrètes et directement applicables ».

Il est vrai que la situation actuelle, une nouvelle fois dénoncée le 17 octobre dernier par plus d’une centaine d’organisations lors de la manifestation nationale à Paris pour les Droits des Femmes, est catastrophique :
- la rémunération brute totale moyenne des femmes est inférieure de 27%* à celles des hommes,
- les deux tiers des salariés à bas salaire sont des femmes,
- les femmes occupent 60% des emplois non qualifiés, 83% des emplois à temps partiel,
- 30% des femmes actives ont un emploi sans qualification reconnue,
- elles ont moins accès à la formation continue que les hommes (32% contre 45% des hommes dans le secteur privé).
A cela s’ajoute la faible présence féminine dans les conseils d’administration et les comités de direction des entreprises ainsi que dans les institutions représentatives du personnel (IRP).

Pourtant, en France, 83% des femmes de 25 à 49 ans travaillent et les filles ont de meilleurs résultats scolaires que les garçons !

Depuis 1972, 7 textes législatifs ont concerné l’égalité entre les femmes et les hommes dans le travail ;les lois existent bel et bien mais elles ne sont pas appliquées par les entreprises et les services publics, alors que l’Etat ne se dote pas des moyens nécessaires pour les contrôler et les contraindre à les respecter !

Femmes solidaires estime donc qu’une nouvelle loi sur le sujet ne sera utile que si elle contient « des mesures concrètes », parmi lesquelles :
- le véritable respect de l’égalité salariale entre femmes et hommes, dans tous les secteurs d’activité et à tous les niveaux de la hiérarchie, en contraignant réellement les employeurs qui ne l’appliquent pas,
- la revalorisation des bas salaires et des professions où les femmes sont majoritairement présentes,
- l’obligation pour les entreprises, sous peine de sanction, d’attribuer une part significative de leur budget de formation aux salariés les moins qualifiés et les plus précaires qui sont majoritairement des femmes,
- l’interdiction du recours au travail à temps partiel si la création d’emplois à temps complet est possible,
- la facilitation de l’articulation entre vie familiale et vie professionnelle pour l’ensemble des salariés, hommes et femmes,
- l’obligation d’une représentation proportionnelle de chaque sexe dans les IRP par rapport à leur présence dans le corps électoral (préconisation du rapport de Brigitte Grésy remis au Ministre en juillet).

Enfin, il est nécessaire de rappeler que le droit au travail est un droit constitutionnel et non sexué auquel femmes et hommes devraient avoir accès librement.

* dans les entreprises de 10 salariés et plus

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