mercredi 7 juillet 2010

Pour une loi interdisant le port de tout objet à caractère discriminatoire ou symboles d’oppression pour les femmes dans tous les espaces

A partir du 6 juillet prochain, nos député-es examinent à l’Assemblée Nationale le projet de loi interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Femmes solidaires a été auditionnée par la mission d’information présidée par André GERIN afin de donner un éclairage sur les questions liées à la discrimination et aux violences faites aux femmes. Nous avons notamment demandé à la mission de prendre en compte ouvertement la question des droits des femmes en ne privilégiant pas la question sécuritaire propre à
renvoyer dos à dos les citoyens de notre pays.

Depuis Femmes solidaires a pris position en faveur d’une loi interdisant, dans tous les espaces, le port de tout vêtement, insigne ou objet à caractère discriminatoire ou symboles d’oppression pour les femmes. Nous nous félicitons que cette dimension soit présente dans le projet de loi.

Cependant, nous regrettons que n’ait pas été reprise notre demande d’extension d’interdiction du port des signes religieux à l’Université et à tous les espaces d’accueil de la petite enfance qui sont des lieux éducatifs et d’apprentissage de la vie en communauté.

Nous souhaitons que les parlementaires restent attentives-ifs à ce que le rejet qu’inspire le voile intégral ne dédouane pas le voile simple de sa dimension intégriste et politique. Il doit être interprété socialement avec la même gravité que le voile intégral.

Ainsi, nous sommes choquées par les images rendues publiques le 28 juin dernier de notre Premier Ministre François Fillon, au côté d’une petite fille de moins de 10 ans portant le voile à l’occasion de l’inauguration d’un lieu de culte en région parisienne. Comme nous le rappelions à la mission d’information, la protection des fillettes nous tient très à coeur. Il est impensable que dans notre pays, signataire de la convention des droits de l’enfant, des fillettes portent des signes de soumission à leur père, leur frère, en étant voilées partiellement ou intégralement. Ces fillettes sont considérées par ceux qui les voilent comme des objets de tentation pour des hommes adultes. C’est intolérable. On ne peut considérer qu’il y a libre consentement du port du voile pour des mineures. Et nous rappelons que la majorité sexuelle des filles est de 18 ans en France pour éviter notamment « les mariages forcés ».
Une telle image qui a fait le tour du monde n’est pas de nature à protéger les fillettes soumises dans certains pays à des pratiques religieuses radicales.

Nous réaffirmons en conclusion l’importance de l’application du principe de l’universalité des droits des femmes en opposition au relativisme culturel meurtrier pour les femmes. Nous demandons au gouvernement protection pour toutes les femmes quelles que soient leurs origines sociales, culturelles ou religieuses.

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