Verdict du procès pour viols en réunion à Fontenay-Sous-Bois : Femmes solidaires s'indigne !
Pour nous, Femmes solidaires, association de défense des droits des femmes et de lutte contre les violences faites aux femmes, le procès des viols collectifs commis sur deux mineures à Fontenay-sous-Bois, s’achève sur un verdict désastreux et inadmissible pour les victimes en premier lieu mais également pour toutes les femmes.
Le viol en réunion est un crime et les peines encourues pour de tels crimes peuvent aller jusqu’à 20 ans de réclusion. Dans cette affaire, qu’est-ce qui a retenu la justice de faire appliquer des peines plus lourdes et qu’est-ce qui a permis d’en arriver à l’acquittement de 10 des 14 accusés? Quel message envoyons-nous à la jeunesse ? Un message d’impunité aux violeurs et un message de découragement aux victimes. Pensons à Nina et Stéphanie qui ont déjà été très éprouvées et font preuve d’un courage incroyable depuis douze années, mais aussi à toutes celles qui n’osent encore parler, et ne sont en aucun cas encouragées à le faire avec ce verdict. Alors que nos militantes interviennent chaque semaine dans les établissements scolaires pour faire reculer les viols et violences sexistes et encourager les victimes à oser une parole, la justice nous rend la tâche encore plus difficile aujourd’hui avec une telle décision, au lieu de légitimer notre action. Les avocat-es des deux parties se retrouvent pour dire que le procès a été « bâclé ». Comment est-il possible aujourd’hui de bâcler une telle affaire, qui a des répercussions sur l’ensemble de la société ?
Rappelons qu’aujourd’hui une femme est violée toutes les 7 minutes, que 25 % des victimes osent porter plainte et que seulement 2% des violeurs seraient condamnés. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et montrent le problème plus global et profond auquel doit faire face notre société.
L’incapacité de la justice à faire face à ce type de dossier nous alerte, une fois de plus, sur les difficultés toujours réelles pour établir la preuve et entendre la parole des femmes victimes. Quelle justice voulons-nous pour les femmes ? Nous savons que les droits des femmes sont toujours difficiles à faire respecter, l’abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel en mai, nous l’a rappelé : nous ne pouvons donc minimiser une telle décision juridique, tant elle aura de retentissement sur la vie et l’intégrité physique et psychique des femmes.
Rien ne devrait permettre d’innocenter un violeur et de banaliser des crimes commis à l’encontre des femmes. Pas d’impunité pour les violeurs !
Malgré le climat hostile aux femmes victimes de violences, nous les encourageons à ne pas se taire. Ensemble, associations féministes aux côtés des femmes, nous nous battrons pour faire avancer nos droits.
Paris, le 11 octobre
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